Image flottante

Dr Elisabeth Kübler-Ross

(1926-2004)

__________


« À quatre ans, elle bâtit sa première clinique pour animaux, dans la cave de ses parents. Un cagibi où elle allait soigner des chats, des lapins, des moineaux et des hérissons. Pendant des années, elle joua ainsi au vétérinaire toute seule. Ses sœurs préféraient leurs poupées.

 (...) « Quand, à onze ans, on lui demanda ce qu'elle aimerait faire plus tard, elle écrivit :
« Je voudrais être une chercheuse, une exploratrice des zones inconnues de la connaissance humaine. Je voudrais étudier la nature de la vie ; et par dessus tout, être médecin. »
( Patrice Van Eersel, 'La source noire' )

Une fois médecin, Elisabeth Kübler-Ross s'intéresse très vite aux mourants (on la surnomme même "le vautour" !). Pourquoi? Parce qu'elle réalise que personne ne s'intéresse à eux ! ☆« Ces étrangers que je n'avais jamais rencontrés me livraient leur peine, leur isolement. Ils exprimaient leur colère envers le médecin qui ne se mettait pas à leur niveau, envers le ministre qui essayait de les consoler avec cette phrase usée « C'est la volonté de Dieu », envers les parents et amis en visite qui leur lançaient l'inévitable « Souris, tout ira mieux »...

« Que l’on puisse dialoguer avec un mourant, écrit-elle, provoque une admiration glacée, un frisson d’angoisse pour cet acte héroïque de gratuité (et de vacuité). Un acte beau, se dit-on, mais vain. »

« Parce qu'elle a du cœur et qu'elle est humaniste, Elisabeth trouve la négligence de ses contemporains impardonnable. Criminelle. Et stupide, car dans le même temps, ils s'escriment à prolonger au maximum la vie des malades, rallongeant ainsi considérablement la durée totale des agonies, ces périodes à cheval sur la vie et la mort, alors même qu'ils en ont fait une zone de mensonge. »

 « La médecine peut retarder la mort, mias c'est souvent simplement pour prolonger l'agonie. »
( Dr Rober Morisson, 'Scientific American' )

Pour Elisabeth Kübler-Ross, pionnière en matière d'accompagnement des personnes en fin de vie, « les mourants ont toujours été de grand enseignants, car, au terme de son existence, l'être humain a une visoin plus lucide de la vie. Ils nous font comprendre à quel point celle-ci est précieuse." »
( Patrice Van Eersel, 'La source noire' )

D'une vie d'abnégation et d'étude, ce grand médecin a retiré une immense sagesse et de grandes leçons. Elle écrit en préambule de l'un de ses livres (extraits) :

 « En vivant comme si on allait vivre toujours, on remet aisément à plus tard ce que l'on sait devoir faire. Entre temps chaque jour se perd.

 « Que l'on meure jeune ou vieux importe moins que de vivre pleinement les années qu'on aura eues. Par "vivre", nous n'entendons pas accumuler frénétiquement des expériences nombreuses et diverses, propres à frapper l'imagination des autres, mais plutôt vivre chaque jour comme si c'était le seul qui vous reste. Nous voulons dire trouver une paix et une force qui fassent assumer les déceptions et les souffrances de la vie en s'efforçant toujours de découvrir les moyens d'accéder à ses joies : se réjouir du bourgeonnement des feuilles au printemps, s'émerveiller de la beauté du soleil levant et couchant, d'un sourire, etc.

 « Se réjouir de la chance de vivre chaque jour nouveau, c'est se préparer à l'acceptation de la mort. Car ce sont ceux qui n'ont pas vraiment vécu qui prennent le plus mal la mort. »


Dans les dernières phrases d'une postface, elle avertit :

 « N'emploie pas frivolement le temps qui est tien. Que chaque jour te fasse croître en conscience. Ne laisse pas l'urgence illusoire de l'immédiat te distraire. »

__________

Contributions d'Elisabeth Kübler-Ross sur le thème de :

 La vie, le quotidien, la souffrance, le désespoir 

 La voie, l'éveil, la méditation, le but de la vie 

 L'amour, la relation amoureuse, les enfants 

 La mort, l'au-delà, les contacts, le suicide...