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Jutta Ziegler

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Toxic croquettes



Thierry Souccar EDITIONS

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  Jutta Ziegler est née à Darmstadt, en Allemagne, en 1955. En 1981 elle ouvre sa première clinique vétérinaire, puis dirige depuis 1999 un cabinet dédié aux animaux domestiques. Spécialisée en homéopathie, elle se consacre depuis des années aux thérapies alternatives et plus particulièrement à la "nourriture crue bilogiquement appropriée" ou BARF pour Bilogically Appropriate Raw Food).

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Introduction de l'éditeur :

 Des millions de chiens et de chats sont nourris aux croquettes et aux pâtés industriels. Une aubaine pour les fabricants. mais une catastrophe pour la santé des animaux.

 Le Dr Jutta Ziegler s'est penchée sur la composition des croquettes. Son verdict : formulation inadaptée, ingrédients de mauvaise qualité, les croquettes sont en grande partie responsables de la flambée du diabète, du surpoids, des maladies rénales, des allergies... observée chez les animaux de compagnie, mais aussi et surtout de la diminution de leur durée de vie.

 Elle pointe au passage la dégradation de la qualité des soins vétérinaires sous l'effet de la course au profit : vaccinations inutiles, recours excessif aux antibiotiques et à la cortisone. Des traitements nocifs qui fragilisent les animaux et augmentent leur risque de maladie.

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Dans son avant-propos elle écrit :

« POURQUOI AI-JE ÉCRIT CE LIVRE ? POURQUOI NE PAS LAISSER LES CHOSES TELLES QU’ELLES SONT ? Les animaux qui nous sont confiés, à nous vétérinaires, nous permettent de bien gagner notre vie et leurs propriétaires ignorent le plus souvent dans quel engrenage leurs visites chez nous les entraînent.

 (...) Je mets en cause ceux de mes consœurs et confrères qui profitent sans scrupule de l’amour de leurs clients pour leurs animaux, jouent avec leurs peurs de la pire des façons pour justifier toutes les initiatives imaginables, fussent-elles inappropriées ou superflues.

 Il n’est pas question de dénoncer ici les erreurs médicales qui peuvent toujours se produire, les vétérinaires n’étant que des hommes. Je souhaite en revanche révéler les innombrables abus qui ont lieu chaque jour dans les cabinets, que ce soit par ignorance ou par duperie délibérée.

 Comme en médecine humaine, la peur, le manque de connaissances et la mauvaise conscience du propriétaire de l’animal sont des leviers faciles à actionner : « Si vous ne faites pas ceci ou cela, il peut arriver ceci ou cela » ou « Pourquoi n’avez-vous pas fait ceci ou cela ? » Sur la base de ces arguments à la limite de la menace sont imposés des traitements, des vaccinations et des médicaments inutiles. C’est ainsi que beaucoup d’animaux domestiques se retrouvent systématiquement dans la catégorie des malades : le tableau clinique est élargi ou réinterprété jusqu’à transformer un chien ou un chat en bonne santé en animal malade ou nécessitant au moins un traitement. Et il ne vient pas à l’esprit du propriétaire effrayé, en proie au doute, de remettre en question ce que lui annonce « le demi-dieu en blanc ».

 Les vétérinaires se répartissent fondamentalement en trois groupes.

 Le premier groupe, cynique et corrompu, sait parfaitement comment plumer les propriétaires d’animaux de compagnie. Il est pleinement conscient de la moralité douteuse de son commerce. Poussé par des difficultés et des contraintes financières ou par pure cupidité, il agit indépendamment du bien des animaux qui lui sont confiés.

 Le deuxième groupe de vétérinaires se préoccupe peu d’éthique professionnelle et se contente de faire comme il a appris jadis ou comme les autres. Il copie, sans songer à le critiquer, ce qui a soi-disant fait ses preuves depuis longtemps et se laisse tout bonnement entraîner par la masse, à l’abri derrière ses œillères. C’est principalement ce deuxième groupe qui reprend sans hésitation ni remise en question les recommandations de l’industrie des aliments pour animaux et des groupes pharmaceutiques.

 (...) Dans le même temps, la prévention des maladies est complètement négligée. Elles sont simplement acceptées comme tombant du ciel.

 Le troisième groupe de vétérinaires est malheureusement encore très restreint, mais il a le mérite de grossir à vue d’œil. Tout comme en médecine humaine, le nombre de médecins vétérinaires qui refusent de se laisser acheter par l’industrie ne cesse de croître. Même chose pour ceux dont la priorité est, non pas de s’enrichir, mais de prendre le temps de déterminer ce qui est vraiment le mieux pour la santé des animaux qui leur sont confiés. »