Brigadier, j'oubliais de vous dire, j'ai retrouvé notre oiseau !
- Notre oiseau...
- Le nain déguisé qui s'est évadé.
- Félicitations Colar ! Où pouvons-nous le saisir ?
- Chez la petite qui travaille chez maître Maillard, dans la rue Lebœuf.
- Qui travaillait, corrige le brigadier-chef. Il l'a congédiée hier.
- Ah... Mais cela ne change rien, il va souvent chez elle.
- C'est du nain dont vous parlez, brigadier ? intervient un gendarme qui rentre de patrouille. Tu l'as vu quand, Colar ?
- Hier, ou avant-hier... Il entrait dans la maison où loge la jeune fille. Comme quoi, il y a bien de la complicité là dedans... ajoute-t-il en plissant les yeux d'un air entendu.
- Ben, ne t'en préoccupe plus. Je venais justement signaler au brigadier qu'on l'a retrouvé mort, à l'entrée du champ du vieux Colas. J'étais avec Jervier.
- Le nain qu'on avait enfermé ?
- Pour sûr, chef ; celui qui s'est échappé de chez nous (le Diable sait comment !). Il est reconnaissable ! Même qu'il avait un drôle de sourire, le bougre. À croire qu'il nous jouait un bon tour. Sauf qu'il était mort. Jervier va vous remettre notre rapport.
- Mais enfin...
- Laissez tomber Colar. Et en parlant de maître Maillard, il raconte à qui veut l'entendre que la petite qu'il a congédiée est une sorcière.
- En effet ! Dans son étude, les tableaux se décrochaient, les armoires tombaient... Il y a bien de la...
- Oui, eh bien, je ne veux plus entendre ce genre d'histoire dans notre ville !
- Évidemment, chef, il n'y a aucune sorcellerie là dedans ! C'est courant que... que...
- Bien ! Allez le raisonner. Je compte sur vous.
- Je m'en occupe, chef !